Chaque année d’août à mi-septembre, le Parc et le CPIE des Collines normandes réalisent les suivis "reproduction" des mulettes perlières adultes situées sur le site Natura 2000 Vallée du Sarthon et ses affluents. On vous explique.
Une mulette, qu’est-ce que c’est ?
La Vallée du Sarthon et ses affluents s’appuie sur un ensemble de petit cours d’eau relativement bien préservés, favorables au maintien d’une faune remarquable, qui a permis la désignation du site en Zone de Conservation Spéciale pour ses habitats, sa faune et sa flore. Parmi les espèces qui ont permis la désignation du site : la mulette perlière (Margaritifera margaritifera). Cette moule d’eau douce d’une dizaine de centimètre, joue un rôle important dans l'écosystème des rivières et des ruisseaux où elle habite.
Le rôle des mulettes dans les rivières et cours d'eau
Ce mollusque filtreur est capable de purifier de grandes quantités d'eau, en éliminant les particules en suspension, les bactéries, et autres polluants. En filtrant l'eau, elle contribue non seulement à améliorer la qualité de celle-ci, mais aussi à maintenir un environnement sain pour d'autres espèces aquatiques, notamment les poissons, les insectes, et les plantes. La présence de la mulette perlière favorise également la stabilité du lit des rivières. En s'enfouissant dans les sédiments, elle aide à stabiliser ces derniers, réduisant ainsi l'érosion et maintenant l'intégrité des habitats aquatiques. Malheureusement, elle est de plus en plus rare sur le territoire : surexploitée pour ses perles à l’époque de la Renaissance, très sensible à la pollution et à la qualité de l’eau et avec un cycle de reproduction peu efficient, la mulette perlière est aujourd’hui menacée (en danger critique d’extinction en Europe).
Alors, comment assurer leur reproduction ?
Dans le cadre du plan national d’action en sa faveur, porté à l’échelle régionale par le CPIE des Collines normandes, l’espèce phare de la Vallée du Sarthon est suivie de près pour maintenir les populations du territoire ! Ainsi, comme chaque année, dès le mois d’août et jusqu’à la mi-septembre, les suivis dits de « gravidité », pour la reproduction, ont lieu. L’objectif ? Capter le moment où les mulettes relâchent des « glochidies » (les « bébés » mulettes). Des milliers de larves sont alors prélevées et acheminées jusqu’à la station d’élevage de Brasparts, dans le Finistère. Là-bas, elles seront mises en contact avec des centaines de truites fario (elles s’installent dans leurs branchies pour se développer) pour maximiser la reproduction. Après plusieurs années en station d’élevage et mesurant à peine quelques millimètres, elles retrouveront ensuite le chemin de la rivière, où leur croissance et leur taux de survie seront suivi à leur tour.